Patronnes de la France, veillez sur notre pays – homélie 30 juin 2024

Dimanche 30 juin 2024 – TO13- Bénédiction de la Chapelle St Pierre en alpage au dessus de Châteauroux les Alpes

« Dieu n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants. »

L’auteur du livre de la Sagesse évoque les grandes questions de l’humanité, la vie et la mort, le bien et le mal. Dieu a créé toute chose nous dit le livre de la Genèse, qui répète comme un refrain : Dieu vit que cela était bon. Et c’est vrai, dans la splendeur de nos montagnes, on contemple quelque chose de la grandeur et de la bonté de Dieu. La création est bonne. Mais le démon a défiguré cette oeuvre divine. Il y introduit la tentation et le péché et par là-même la mort : « C’est par la jalousie du diable, dit le livre de la Sagesse, que la mort est entrée dans le monde ; ils en font l’expérience, ceux qui prennent parti pour lui. » Mais « Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité », et pour relever l’homme, il a envoyé son fils Jésus, qui a donné sa vie pour sauver chacun de nous. 

L’évangile nous montre que Jésus est la source de la vraie vie. Non seulement il guérit une femme qui souffre d’hémorragies en se laissant toucher, mais il va jusqu’à ressusciter des morts une jeune fille morte.

Sur cet épisode, je relève deux choses parmi tant d’autres :

– D’abord ce sont deux miracles en forme de poupée russe : Jaïre supplie Jésus de le suivre pour aller guérir sa fille. « Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait. Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans… » Donc en route, il fait un autre miracle. Nous avons là toute l’attention aux personnes de Jésus. Il est tellement décentré de lui-même qu’il peut être attentif à chacun. Belle leçon, car moi quand je suis en train de faire une chose, je n’aime pas être dérangé !

– Seconde chose, dans le second miracle, la femme est guérie en touchant la frange du manteau de Jésus. Dans le catéchisme de l’église Catholique, il n’y a que 4 images, car ce n’est pas un KT pour les enfants, mais bien pour les adultes, une image au début de chaque partie. L’image de la partie sur les sacrements est une photo d’une fresque d’une catacombe romaine, datant du 4ème siècle, qui représente justement la scène de cette femme, guérie en touchant le manteau de Jésus par la force « qui était sortie de Lui ». Et la légende de la photo dit ainsi : « Les sacrements de l’Eglise continuent maintenant les oeuvres que le Christ avait accomplies durant sa vie terrestre. Les sacrements sont comme ces forces qui sortent du corps du Christ pour nous guérir des blessures du péché et pour nous donner la vie nouvelle du Christ. Cette image symbolise donc la puissance divine et salvatrice du fils de Dieu qui s’ouvre l’homme tout entier homme et corps, à travers la vie sacramentelle. » Donc cette force de vie de Jésus continue à nous relever de nos péchés, par la vie sacramentelle. A notre tour nous pouvons participer à ce salut de l’humanité.

Dans la seconde lecture, Paul annonce aux Corinthiens la collecte qu’il entends faire en faveur des pauvres de l’Eglise de Jérusalem. En effet, les historiens rapportent que l’année précédente de ce récit, Jérusalem avait connu une disette. L’Eglise était en difficulté. Paul prends l’initiative de cette collecte, qui doit par ailleurs renforcer les liens entre les communautés converties d’origine païenne et l’Eglise mère de Jérusalem, essentiellement composée d’Hébreux. Cette collecte me fait penser à notre collecte pour le Denier de l’Eglise, ou pour les séminaristes, ou pour les prêtres aînés. Merci pour votre générosité.

Le sens du partage, le sens de la vie, est-ce que cela impacte notre vote en ce jour d’élections ?

J’ai tenté quelques mots sur le site internet diocésain, à votre intention, à propos de la situation politique de notre pays. En résumé, je vous propose trois choses en ces jours :

– Ne pas nous arrêter d’auto-former notre conscience, non par les émissions de débat à la télé ou par les RS, mais par la lecture du dernier grand texte du vatican, ‘Dignitas infinita’, sur la dignité humaine et sur ses atteintes. Vous le trouverez sur le site internet du diocèse. Ma mission d’évêque n’est pas de vous donner des consignes de vote, ce qui serait tenter de forcer le sanctuaire de votre conscience, mais de vous aider à auto-former votre conscience pour un choix éclairé. 

– Prendre au sérieux notre responsabilité en allant voter, quitte à faire une procuration. Nous avons la chance de pouvoir voter librement et que notre voix compte. 

– Et enfin prier. Au début de cette messe, j’ai prié l’oraison de la messe pour le pays.

Alors pour terminer, je vais reprendre la très belle prière écrite par les évêques du Conseil Permanent de la conférence des évêques de France, que vous retrouverez aussi sur internet :

« Dieu de vérité et de bonté, en ces temps de décisions fortes pour notre pays la France, aide-nous à discerner correctement ce qui est juste.

Renouvelle en nous, chaque matin, le goût de servir, pour que nous accomplissions nos tâches avec cœur et garde-nous de mépriser quelque être humain que ce soit.

Viens, Esprit-Saint, éclairer ceux et celles qui seront choisis comme députés ou auront à gouverner notre pays. Qu’ils puissent ensemble chercher le meilleur pour nous tous. Imprime en eux un grand sens du service du bien commun.

Sainte Vierge Marie, sainte Jeanne d’Arc, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, patronnes de la France, veillez sur notre pays. Qu’il soit une terre de liberté, de justice, de fraternité et se tienne à la hauteur de son rôle dans l’histoire. Aidez-nous à y être, à notre modeste place mais selon toute notre responsabilité, des disciples de l’Évangile. » Amen.

 

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20240630 Chapelle st Pierre Chateauroux les Alpes